Qui l'eu cru, il sait encore écrire ! 3000 photos et un mariage plus loin, il est temps de compléter ce blog.
Je vais passer en mode #racontesalife :
Le week-end du 1er mai, un peu d'organisation et hop, nous voila sur les motos en direction d'Antsirabe.
Un peu d'histoire (merci à madadecouverte.com):
Antsirabe est située à 160km au sud de Antananarivo, la capitale de Madagascar. Elle est sur la fameuse RN7, la route qui relie Tananarive à Tulear au sud de Madagascar.
Ancienne ville thermale, très prisée lors de la colonisation, Antsirabe a gardé ce charme de ville coloniale, avec ses bâtiments à l'architecture si particulière.
Le nom Antsirabe veut dire ''là où il y a beaucoup de sel'', nom qui lui vient de la teneur particulièrement riche en chlorure de sodium de ses eaux.
La région d'Antsirabe est propice à de nombreuses randonnées à travers ses paysages magnifiques, montagneux, avec ses rizières en terrasses. La ville, qui a gardé de nombreux édifices de son passé colonial, est également à découvrir.
Nous sommes parti relativement tôt le 1er au matin, comme à notre habitude à 2 motos avec notre bon ami Thomas. A 17 km de la capitale, une voiture, comme d'habitude sans regarder dans le rétroviseur ni mettre de clignotant, tourne brusquement à gauche pour sortir de la route. N'ayant pas suffisamment de distance pour freiner, Thomas, avec Karen derrière lui sur sa moto, tape le côté gauche de la voiture et tous deux terminent dans le fossé bétonné en contrebas.
Je n'ai eu le temps que de poser rapidement ma moto par terre au milieu de la route pour aller les dépêtrer de là. En fait, la jambe gauche de Karen était coincée sous le pot d'échappement de la grosse moto. A l'heure où je vous parle, 3 mois et demi plus tard donc, la plaie vient juste de se refermer. Karen s'est fait pas loin de 25 pansements et 2 infections. En espérant maintenant que la cicatrice partira assez vite.
Thomas est finalement rentré sur Tana, nous avons continué la route doucement, en amoureux sur ma petite moto.
De l'artisanat au bord de la route, des trous régulièrement sur le bitume, de jolis paysages, mada quoi !
Quelques kilomètres avant d'entrer dans la ville, nous nous sommes arrêtés dans un petit restaurant, la nourriture y est bonne et le jardin est très agréable. Rien de tel après 3 heures de route et un léger accident.
Restaurant du Cristal Hôtel Antsirabe
Après avoir bien mangé, nous nous sommes rendu au centre de la ville d'Antsirabe, directement à l'auberge où nous allions dormir les 2 nuits suivantes.
Celle-ci s'appelle "Chez Billy", on a mis un peu de temps à la trouver.
En fin d'après-midi, j'ai emmené ma chérie dans un centre médical pour avoir de la biafine et des pansements, en attendant de rentrer sur la capitale.
Le soir, on est allé mangé dans un très bon restaurant : le pousse-pousse !
On s'est R-E-G-A-L-E !
Et le côté amusant, on mange dans des pousses pousses :)
Le samedi matin, on a demandé à l'auberge le circuit à faire en moto dans le coin, afin de découvrir les environs.
Il nous a donné une petite carte imprimée avec des indications très précises :
La chasse aux trésors est ouverte !
Une superbe ballade à moto, une route non accessible par autre chose que vélos, piétons, motos et charrettes à zébus.
Non loin du centre commence un petit périple d'une quinzaine de km. Au cours de celui-ci, on peut faire le tour de 2 lacs. Le premier sur le chemin, le lac Andraikiba est très joli et reposant. Le 2ème, 7 km plus loin est pour le coup vraiment sympa, on peut s'y baigner sans crainte, l'eau y est très limpide.
Comme d’habitude, parking payant obligatoire avant d'y accéder et un guide qui nous raconte quelques histoires locales sur les familles d'agriculteurs. Les enfants du coin mangent bien et vont presque tous à l'école, ils parlent très bien le français !
Une armada de vendeurs de souvenirs vous attendent au bord du lac, juste à un endroit, mais pas d'inquiétude, ils ne vous suivent pas quand vous faites le tour en amoureux. Ce lac m'a vraiment fait penser aux bassins naturels du centre de la corse dans les montagnes.
La dernière partie du chemin en direction de la ville de Betafo est très chaotique, il faut une moto à toute épreuve car les trous se sont transformés en ravins un peu trop souvent. Les paysages y sont à couper le souffle, c'est à faire !
Voila pourquoi on reste dans ce pays :)
Le dimanche, nous avons été mis en contact avec un guide du coin par l'auberge Billy, il nous a fait découvrir l'artisanat et le marché de la ville, une petite trotte à pied et on en a pris plein les yeux.
Création de chaussures à base de pneus de voiture usagés, lampes à huile à partir d'une ampoule, médicaments à base de plantes et de divers bois, des étalages de légumes à perte de vue, sans oublier les nombreux animaux vendus vivants pour la conservation (pas de réfrigérateurs dans les foyers). On peut y trouver des canards, des poules en tout genre, des chats...attachés les uns aux autres (cela reste plus ou moins rare).
Un marché du dimanche à Antsirabe
Voici une "benne" à ordures, brûlée lorsque ça devient trop haut
Fabrication d'objets en corne de zébu ! (bracelets, oiseaux, pinces à cheveux, insectes ...)
Nous avons ensuite été visiter un confiseur appelé : Chez Marcel. Une fabrication authentique de bonbons aromatisés avec des produits naturels (écorces d'agrumes, menthe fraîche, morceaux de fraises...).
C'est très intéressant, et ça colle aux dents !
Pour terminer la visite, nous nous sommes rendus à une fabrique artisanale de papier.
L'idée est de récolter le bois du tronc sous forme de lamelles que l'on arrache petit à petit, venant de l'arbre nommé Avoha. Cette technique est directement inspirée de l'influence musulmane venus à Madagascar autour du 16e siècle.
Ces lamelles sont brûlées puis cuites pendant environ 4h dans une grande marmite.
Pour terminer, on obtient une sorte de pâte épaisse que l'on stock sous forme de boules.
Chacune de ces boules est étalée minutieusement sur 2-3 mm d'épaisseur sur une sorte de grand tamis immergé entouré de baguettes de bois pour délimiter.
Une fois le tout bien répartit, on soulève le tamis et on commence à travailler le papier : découpage, incrustation de fleurs séchées et tout élément de décoration naturelle.
Pour terminer, on fait sécher le résultat sur le tamis au soleil jusqu'à obtenir un papier sec et utilisable.
On retrouve cette matière sur des sacs de souvenir, des cartes de vœux ... parfait pour les touristes !
Je n'ai pas bien retenu le processus exact car j'ai fait un malaise pendant la visite, j'ai repeint le jardin de la pauvre dame, vive l'intoxication alimentaire ! ... mais j'ai quelques photos sympa tout de même.
Pour clore notre périple, un petit retour vers le centre de la ville en pousse-pousse. Une course ne coûte presque rien, pourquoi s'en priver. Je vous avouerais qu'au début j'avais un peu de scrupules à demander à un gars pied nus, habillé comme il peut de nous transporter. Ensuite, en discutant avec les locaux, on nous a dit que sans nous, ils ne mangent pas grand chose, autant leur donner un peu de sous pour ce service pas si déplaisant !
